- temporiser
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• XVe; « durer, vivre » 1395; lat. médiév. temporizare « passer le temps », de tempus, oris « temps »1 ♦ V. intr. Différer d'agir, par calcul, dans l'attente d'un moment plus favorable. ⇒ attendre. « J'ai forcé à combattre l'ennemi qui ne voulait que temporiser » (Laclos).2 ♦ V. tr. Technol. Doter d'une temporisation. Temporiser le déclenchement d'une alarme. ⇒ retarder. P. p. adj. Relais temporisé.⊗ CONTR. Hâter (se) .Synonymes :- attendretemporiserv. intr. Retarder le moment d'agir.⇒TEMPORISER, verbe intrans.Retarder le moment d'agir dans l'attente d'un moment plus propice. Synon. ajourner, différer2, surseoir. Je temporise, je louvoie; je tâche de me persuader que le lendemain sera meilleur si je prends mon parti de lui sacrifier l'aujourd'hui (GIDE, Journal, 1917, p. 616).REM. Temporisement, subst. masc. Fait, action de temporiser. [Le] « temporisement » qui mûrit les résolutions et (...) la patience d'attendre qui ralentit toute précipitation (JANKÉL., Je-ne-sais-quoi, 1957, p. 104).Prononc. et Orth.:[
], (il) temporise [-
]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) 1413 « avoir une existence, durer » (CHRISTINE DE PISAN, Livre des fais et bonnes meurs de Charles V, éd. S. Solente, p. 166); b) ca 1470 « passer la durée de sa vie, vivre » (GEORGES CHASTELLAIN, Vérité mal prise ds Œuvres, éd. Kervyn de Lettenhove, t. 6, p. 334) — XVIe s., v. HUG.; 2. a) 1460 temporisier avec « différer le règlement d'une affaire en négociant avec quelqu'un » (Malte, Arch. de l'ordre, Lib. conciliorum, f° 38 ds GDF.); b) ca 1500 « gagner du temps » (PHILIPPE DE COMMYNES, Mém., éd. J. Calmette, t. 2, p. 114). Dér. du lat. tempus, temporis « temps » (v. ce mot); suff. -iser (cf. lat. médiév. temporizare « gagner du temps » ds DU CANGE et l'ital. temporegiarre « prendre son temps; renvoyer à plus tard » XIIIe s. ds DEI). Fréq. abs. littér.:44.
DÉR. Temporisateur, -trice, adj. et subst., temporiseur, -euse, adj. et subst. masc. (Celui, celle) qui ne se décide pas, qui temporise. Autour des murs étoient suspendus les portraits des consuls, l'équitable Publicola, le généreux Fabricis, Cincinnatus le rustique; Fabius le temporiseur (CHATEAUBR., Martyrs, t. 2, 1810, p. 242). M. de La Fayette, temporisateur et patient (...) comme une pierre d'attente (LAMART., Nouv. Confid., 1851, p. 309). On a méconnu sa fonction temporisatrice [de l'imagination de repli] (MOUNIER, Traité caract., 1946, p. 376). — [], fém. [-
]; [
], fém. [-ø:z]. Ac. dep. 1694: temporiseur; Ac. 1935: temporisateur, -trice. — 1res attest. a)
) ca 1570 medecin temporiseur (L'HOSPITAL, Reformat. de la just., 5e part., V, 41 ds HUG.),
) 1620 subst. (D'AUBIGNÉ, Hist. univ., IV, 19, ibid.), b)
) 1788 temporisateur subst. (FÉR.),
) 1842 adj. (MOZIN-PESCHIER); de temporiser, suff. -(at)eur2.
temporiser [tɑ̃pɔʀize] v. intr.ÉTYM. XVe, Commynes; « durer, vivre », 1395; lat. médiéval temporizare « passer le temps », du lat. class. tempus, temporis « temps ».❖♦ Différer d'agir, par calcul, dans l'attente d'un moment plus favorable. ⇒ Attendre (→ Circonspect, cit. 3; diplomatie, cit. 2; louvoyer, cit. 5); ajourner.0 Jugez-moi donc comme Turenne ou Frédéric. J'ai forcé à combattre l'ennemi qui ne voulait que temporiser; je me suis donné, par de savantes manœuvres, le choix du terrain (…)Laclos, les Liaisons dangereuses, CXXV.❖CONTR. Hâter (se), choisir.DÉR. Temporisateur, temporisation, temporiseur.
Encyclopédie Universelle. 2012.